J’aime Alain Le Goff, je pourrai m’arrêter là et me contenter de donner la date de son prochain récit-concert, c’est vendredi qui vient, le 23 donc, et ce n’est pas bien loin, c’est à Pont-Scorff, au Strapontin, à 20H30, et si je me sens contraint d’insister un peu, c’est par peur que ça ne suffise pas, l’amour que j’ai de ce bonhomme, pour vous sortir de votre chez-vous et aller entendre son dernier opus, Corpus Frichti, et donc j’argumente un peu tout en sachant que l’amour ne se discute pas. Je ne savais rien de lui quand le hasard m’a conduit voici deux bonnes années à travailler au Strapontin sur un texte de Marie Gerlaud, L’entreciel, et durant les répétitions il était programmé, et de ce fait je suis allé découvrir ce bonhomme aux yeux bleus et à moustache de marin, qui durant une bien trop courte heure m’entraîna dans un récit supposé être celui d’une possible grand-mère, mais qui était bien sûr de lui. Et alors, accoudé à un musicien, il me donna une leçon d’un phrasé aussi beau qu’un morceau de free-jazz d’Archie Shepp, et le coup de foudre eût lieu ce soir-là. Vendredi j’y serai, mais peu importe, ce qui compte c’est que lui aussi y sera, accompagné cette fois d’une dame,Vanille Fiaux (quel prénom !) et d’un musicien slameur, Frédéric Nevchehirlian ( ça se prononce aussi difficilement que ça s’écrit), et Corpus Frichti est un mélodrame à trois sur les plus belles de nos blessures, celles de la vie. Allez entendre ça.