Maudite humidité qui règne en maître dans ces blockaus de la Rade. Comment la combattre ? Pas à coups de bombes, bien sûr, les blockhaus y résistant naturellement, mais plus astucieusement en la contournant pour ne pas la prendre de front.
Terrasser l'ennemi en creusant au pourtour du bâtiment une large fouille et placer contre les soubassements des feuilles de bentonite ( à ne pas confondre avec la dynamite) qui a la propriété, en gonflant sous l'effet de l'humidité, de former une barrière étanche. Puis remblayer avec du sable. On pourrait également drainer le pourtour, mais si on est trop près de la mer, cela risque de ne pas marcher. On peut aussi utiliser des petits canaux de terre cuite et forer le béton pour y incorporer ces petits siphons de terre cuite ("procédé knappen") qui capteront l'eau par capillarité avant de l'évacuer par évaporation. Et pourquoi pas, non plus, infiltrer l'ennemi ( œil pour œil, dent pour dent. C'est la loi de la guerre !) pour expurger l'humidité de l'intérieur.
Chauffons alors ces blockhaus en y placant une centrale de traitement d'air, ou un système de ventilation forcée pour rejeter l'humidité vers l'extérieur. Et au diable l'avarice, isolons les murs thermiquement pour supprimer l'effet de paroi froide pour finalement les rendre plus confortables à vivre. A moins de compter sur le temps, et le réchauffement climatique, qui, peut être, finiront, eux, par terrasser cette maudite humidité.
Au fait, que sont devenus les blockhaus de la rade?
La pointe du Kernevel comprenait un ensemble de blockhaus parmi les plus importants du système de défense mis en place par les Allemands pour la rade de Lorient. Aujourd'hui un certain nombre existe toujours : certains sont totalement à l'abandon ; d'autres servent de locaux à des associations de plaisanciers ; d'autres encore sont situés sous des habitations. Celui situé sous le jardin de la villa Kerlilon, se visite lors des Journées du patrimoine. Peut-être les lecteurs du Radier pourraient nous aider à en faire le recensement et leur utilisation actuelle, même et surtout la plus improbable. Photos bienvenues. Par avance, merci.