Il y a les peintres d’ateliers et peintres des choses de la vie. On doit aimer les deux. Catherine Raoulas fait partie de ces peintres qui croquent l’aventure à pleines dents, qui croquent les autres en pleine vie.
Certains s'usent des nuits entières à retrouver le galbe d'un sein. Ils ont raison. Dame Raoulas préfère partir en chalutier tout au nord de l'Ecosse pour attraper un visage miné par les heures blanches, un dos défait par la tempête, un cou posé sur deux épaules noyées par d’énormes prises de mer. De la couleur, des traits vifs, c‘est de l’iode en barres qui vous claque à la figure à son retour du large.
A terre, sur Sa Rade, cette chercheuse d’impressions expose ci-et-là. De plus en plus, et c’est tant mieux. Ou dans son atelier, au « Bout du Monde », à bord de containers qui surplombent presque le port de pêche de Kéroman. A voir absolument.